dimanche 4 juin 2017

JUIN 2017

En ce mois de juin, il nous est tout indiqué de remonter à la source de la Charité dans le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur, afin de pouvoir ensuite rayonner cette charité dans nos familles, nos communautés, nos "bastions".

Laissons parler le R.P. Kergousin qui, dans son livre "Vers un Ciel plus beau", nous présente la dévotion au Sacré-Cœur comme moyen d'accroître en nous la Charité.

La dévotion au Sacré-Cœur




Parmi les moyens propres à faire naître et grandir en nous la charité parfaite, la dévotion au Sacré-Cœur est au premier rang. Pratiquée comme elle doit l'être, elle produit infailliblement la charité, et non pas une charité quelconque, mais une charité très fervente et très intense. Notre-Seigneur nous en a fait la promesse. « Je te promets, disait-il à sainte Marguerite-Marie, que mon cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur tous ceux qui l'honoreront. La dévotion à mon cœur fera naître mon amour dans le cœur des plus insensibles et embrasera celui des moins fervents. Publie partout, inspire, recommande cette dévotion comme un moyen très sûr d'obtenir de moi un véritable amour de Dieu, comme une dévotion des plus propres à obtenir un amour très ardent et très tendre pour moi, et pour arriver en peu de temps, et d'une manière fort aisée, à la plus sublime perfection. »

Cette promesse, Jésus ne peut manquer de la réaliser, et il la réalise toujours en faveur de ceux qui sont vraiment dévots à son Sacré-Cœur.


Quand il montrait à sainte Marguerite-Marie son cœur passionné d'amour pour les hommes et incapable de contenir plus longtemps en lui-même les flammes de l'ardente charité qui le dévorait, il voulait, en nous révélant son amour, provoquer, de notre part, un retour d'amour pour lui. « Si tu savais, dit-il à sa confidente, combien je suis altéré de me faire aimer des hommes, tu n'épargnerais rien pour cela. J'ai soif! Je brûle du désir d'être aimé! »
 

« Jésus, dit sainte Marguerite-Marie, régnera malgré ses ennemis et se rendra le maître et le possesseur de nos cœurs, car c'est sa principale fin, dans cette dévotion, que de convertir les cœurs à l'amour. » « Il me fit voir que l'ardent désir qu'il avait d'être aimé des hommes lui avait fait former ce dessein de manifester son cœur aux hommes, avec tous les trésors d'amour, de miséricorde, de grâce, de sanctification et de salut qu'il contenait, afin que tous les cœurs qui voudraient lui rendre et lui procurer tout l'honneur, l'amour et la gloire qui seraient en leur pouvoir, il les enrichît avec abondance et profusion de ses divins trésors du cœur de Dieu, qui en était la source. Cette dévotion, disait-il, était comme un dernier effort de son amour, lequel il voulait établir dans le cœur de tous ceux qui voudraient embrasser cette dévotion. »




Non seulement Jésus provoque notre amour, en nous révélant l'amour de son cœur, mais il a le pouvoir de créer tous les jours davantage en nous la divine charité; ce pouvoir, il ne demande qu'à l'exercer, et il l'exerce effectivement dans la mesure où notre liberté le lui permet. « Son amour, dit sainte Marguerite-Marie, le presse de départir les trésors inépuisables de ses grâces sanctifiantes et salutaires dans les âmes de bonne volonté, cherchant des cœurs vides pour les remplir de la suave onction de son ardente charité, pour les consumer et les transformer en lui. » « Il a un si grand désir d'être connu, aimé et honoré des hommes, dans le cœur desquels il a tant de désir d'installer par ce moyen l'empire de son pur amour, qu'il promet de grandes récompenses à tous ceux qui s'emploieront à le faire régner. » « Que ne puis-je raconter tout ce que je sais de cette aimable dévotion et découvrir à toute la terre les trésors de grâces que Jésus-Christ renferme dans ce cœur adorable, et qu'il a dessein de répandre avec profusion sur tous ceux qui la pratiqueront! Les trésors de bénédiction et de grâces que ce Sacré-Cœur renferme sont infinies. Je ne sache pas qu'il n'y ait nul exercice de dévotion dans la vie spirituelle qui soit plus propre à élever en peu de temps une âme à la plus haute perfection et à lui faire goûter les véritables douceurs qu'on trouve au service de Jésus- Christ. Oui, je le dis avec assurance, si l'on savait combien cette dévotion est agréable à Jésus-Christ, il n'est pas un chrétien, pour peu d'amour qu'il ait pour cet aimable Sauveur, qui ne la pratiquât d'abord. Faites en sorte que les personnes religieuses l'embrassent; car elles en retireront tant de secours qu'il ne faudrait point d'autre moyen pour rétablir la première ferveur et la plus exacte régularité dans les communautés les moins réglées, et pour porter au comble de la perfection celles qui vivent dans la plus exacte régularité. » II ne faut que l'aimer, ce Saint des saints, pour devenir saint. Qui nous empêche donc de l'être, puisque nous avons un cœur pour aimer et un corps pour souffrir? »
 

Saint Jean l’Évangéliste parlant à sainte Gertrude de la révélation du Sacré-Cœur, lui disait qu'elle était faite « afin qu'en entendant ces mystères le monde à son déclin reprenne quelque chaleur et se réveille de la torpeur où le plonge l'oubli de l'amour de Dieu. »
 

« Je suis venu apporter le feu sur la terre, nous a dit Jésus lui-même, et qu'est-ce que je veux, sinon qu'il s'allume? » C'est afin que ce feu de la divine charité s'allume dans tous les cœurs et les embrase, que Jésus nous a offert, en nous présentant son cœur, le précieux don de son amour; c'est le don qu'il désire le plus vivement nous communiquer. « Jésus n'a rien de plus à cœur que d'allumer dans le cœur des hommes la flamme d'amour dont son propre cœur était embrasé. Pour mieux réussir, il a voulu que s'établit et se propageât dans l’Église le culte de son très saint Cœur (1). » « Jésus n'a pas de plus ardent désir que de voir allumer dans les âmes le feu de l'amour dont son propre cœur est dévoré. Allons donc à Celui qui ne nous demande, comme prix de sa charité, que la réciprocité de l'amour (2). »




Oui, allons à Jésus avec confiance et pratiquons, aussi parfaitement que possible, cette admirable dévotion à son Sacré-Cœur. Ce cœur est le foyer de l'amour divin; à son contact, notre propre cœur s'enflammera et s'embrasera, selon la promesse que Jésus nous en a faite, de l'amour le plus pur et le plus tendre pour cet aimable Sauveur. Rien de plus conforme à la réalité que cette douce invitation mise par le Bienheureux de Montfort sur les lèvres de Jésus :
 

Veux-tu brûler à ton aise?
Jette-toi vite dans mon cœur.
C'est un feu, c'est une fournaise,
Ou plutôt c'est l'amour vainqueur.

Oui, car ce cœur est toujours brûlant du feu de l'Esprit-Saint, et il transforme en soi tous ceux qui s'y réfugient pour y chercher la charité. C'est pourquoi, « très doux Seigneur, source des joies intimes, laissez-moi pénétrer, par l'ouverture de votre sacré côté, dans le sanctuaire de votre cœur très aimant et très aimable, pour prendre le breuvage de l'amour à cette source sacrée, afin que mon cœur s'unisse à votre cœur dans un amour indestructible, qu'il s'enflamme d'amour pour vous, que ma volonté s'unisse à votre volonté, que je ne veuille jamais rien, que je ne puisse jamais rien vouloir que ce qui vous plaît, que vous demeuriez en moi et moi en vous, et que cette union subsiste éternellement! Que je vous aime donc, ô cœur de Jésus, mon Dieu, que je vous aime de tout mon cœur, toujours, en tout et par-dessus tout, dans le temps et dans l'éternité! Amen! (3) »

Tel est l'amour que produit la dévotion au Sacré-Coeur.

(1) Pie IX, Bref de Béatification de Marguerite-Marie.
(2) Encyclique 1893.
(3) Pharetra divini amoris, ch. I, Exercitium ad piissimum cor Jesu.